Réinventer Noël sans la Nativité, c’est démolir le sens historique et universel d’une fête trop humaine pour plaire à l’orgueil de nos métropoles triomphantes, dénonce notre chroniqueur Louis Daufresne.

Certains mots sont comme les sucreries : on croit que c’est bon mais leur emballage flashy nous piège. C’est le cas du verbe « réinventer », gros bonbon poisseux que l’étalage de la pensée positive nous fait goûter à tout prix. Celui qui ne se réinvente pas ne se trouve-t-il pas en état de mort sociale ? Si on gratte le vernis de cette prose boursouflée, on s’aperçoit que « réinventer » veut dire « démolir ». Oui, les mots nous mentent mais beaucoup de gens l’ignorent. L’emballage est censé créer l’emballement. « Réinventer » fait inoffensif, léger, dynamique et ludique, alors que « démolir » sent les gravats et la pelleteuse. Quand donc on veut démolir quelque chose, on va le dire autrement, se faire sympa pour ne pas éveiller les soupçons. Avec « réinventer », nul ne peut discerner quelque intention malveillante.

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