La réforme annoncée de la création de groupes de niveau au collège est typique des travers structurels de la gestion politique de l’enseignement en France. L’historien Paul Airiau, qui est aussi enseignant, dénonce un pilotage politicien qui ne sait toujours pas penser l’éducation dans le long terme.

Il doit donc y avoir un « choc des savoirs ». Le ministre de l’Éducation nationale rapidement promu à la tête du gouvernement l’a annoncé, la promulgué, l’a voulu, il doit donc se produire. Parmi les mesures phares, la création de groupes de niveau au collège. Passons sur les légitimes débats concernant la pertinence de cette organisation — outre qu’elle remet en cause la volonté d’égalité ayant prévalu lors de la création du « collège unique », elle fait fi de l’expérience commune de tout enseignant : plus que niveau, c’est de maîtrise différenciée des différentes compétences scolaires qu’il faudrait parler, car on peut être bon en géométrie et mauvais en algèbre, performant en rédaction mais en difficultés en orthographe. Passons aussi sur les délais impartis. Une fois de plus, la mesure annoncée doit être mise en œuvre dès la rentrée suivante, en faisant fi des fortes contraintes temporelles qui régissent le fonctionnement de toute administration, quelle que soit sa taille. 

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