Avec la petite Thérèse comme avec tout l’Évangile, le paradoxe est que l’on devient adulte dans le Christ en devenant toujours plus enfant de Dieu.

Thérèse de Lisieux, avec sa « petite voie » d’enfance spirituelle, est aimée de tous, particulièrement en France. Mais est-elle comprise ? Ne se contente-t-on pas trop souvent d’une espèce de soupe « Sainte Thérèse pour les nuls », avec pour sous-titre « le christianisme sans peine » ? De quoi parle-t-on vraiment lorsqu’on parle d’enfance spirituelle ? Il faut commencer par une objection. Thérèse aurait-elle une vision naïve de l’enfance ? L’enfant, ce sont souvent l’égocentrisme et la volonté de puissance. L’enfant est celui qui voit le monde tourner autour de sa personne, de ses désirs, de ses caprices, qui use et abuse de l’affection de ses parents et frères et sœurs. Une bonne part de l’éducation consiste précisément à apprendre à l’enfant à se décentrer de lui-même, à considérer l’existence et les besoins d’autrui. De plus, l’enfant est un être encore inachevé. Pendant toute une période, il vit dans le rêve, dans le désir, et n’est pas responsable de ses actes – y compris juridiquement. Il ne peut subsister par lui-même, jusque dans les opérations vitales – se nourrir, se déplacer, etc. On ne voit pas très bien, là non plus, en quoi ce serait un état enviable, même pour un chrétien. Si c’est cela, l’esprit d’enfance exalté par Thérèse de Lisieux, non merci !

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